COMMUNAUTÉ DE COMMUNES COMTAL LOT ET TRUYERE
Foire aux questions
Extraits du document
"Collectivités méthanisation Faciliter, accompagner, participer à l’installation d’unités de méthanisation agricoles dans les territoires"
Edité par l’APESA, SET Transfert , l’Ifrée, Région Nouvelle Aquitaine Mars 2018
La méthanisation, ça sent mauvais ?
Un processus de méthanisation bien réalisé ne génère pas d’odeur. De plus, il produit du digestat, qui n’est pas odorant comparé aux effluents d’élevages. Ainsi, lors de l’épandage sur les champs de ce digestat, il y a une amélioration importante pour les riverains des champs sur lesquels on épand des effluents frais.
C’est le transport, le stockage, le déchargement et le chargement des intrants qui peuvent être sources d’odeurs. Ces odeurs ne sont ni différentes ni plus importantes que les odeurs classiques d’une exploitation agricole.
La future unité territoriale de méthanisation, située sur la Commune de Bozouls, disposera d’aires
de déchargement et de stockage dans un hangar confiné et ventilé dont l’air chargé en composants odorants
est traité permettant de réduire très fortement les émissions d’odeurs.
La méthanisation, c’est dangereux ?
La méthanisation se déroule en milieu confiné et sans oxygène (milieu anaérobie).
Sans oxygène, la combustion dans le stockage de gaz (le digesteur) et donc l’explosion, peuvent difficilement avoir lieu.
De fait, les risques explosifs sont très faibles. De plus, des normes de sécurité très strictes sont également imposées aux installations de ce type (contrôle de la qualité de l’air, détecteur de fumée, soupapes de sécurité…).
La future unité territoriale de méthanisation mettra en place un process et un suivi rigoureux permettant
de garantir le respect de l’ensemble des normes de sécurité.
Une unité de méthanisation, va défigurer nos campagnes ?
De nombreux retours d’expériences prouvent que l’intégration paysagère de l’unité de méthanisation est tout à fait possible.
Le site d’implantation a notamment été retenu en fonction du relief du paysage (plutôt au fond d’un vallon que sur une colline), l’enfouissement partiel des cuves de stockage ou des digesteurs, l’implantation de haies d’arbres autour du site sont prévus.
Les responsables Métha Causses Territoire et BiéVer ont décidé d’associer les riverains, les habitants, et les acteurs locaux à la réflexion sur l’intégration paysagère de l’unité de méthanisation
La future unité territoriale de méthanisation va engager l’ensemble des études permettant de garantir le respect des normes de limitation des nuisances sonores. De plus, il n’y aura pas de moteur de cogénération puisqu’il y aura injection directe du gaz dans la conduite de distribution de GrDF.
L’ensemble des exploitations adhérentes au projet de méthanisation
est situé dans un rayon de 16 km.
L’unité de méthanisation territoriale traitera exclusivement des matières organiques issues du territoire.
La méthanisation va augmenter le trafic routier ?
D’une manière générale, c’est l’intérêt des porteurs de projet de méthanisation de chercher à réduire les distances. Cela limite les désagréments dus au transport et cela préserve la rentabilité économique. Les horaires et les trajets de circulation sont optimisés en évitant les heures de pointe et les zones de vie les plus fréquentées.
Le trafic lié à l’épandage du digestat reste le même que pour un épandage d’effluents.
La seule source de trafic supplémentaire, peut être liée aux éventuels intrants qui n’étaient jusqu’alors pas traités sur place.
L’impact d’un projet de méthanisation agricole sur le réseau routier n’est donc, en général, pas significatif.
Une unité de méthanisation, c’est bruyant ?
Le procédé de méthanisation en lui-même est silencieux. Les sources potentielles de bruit sont le transport et le fonctionnement de l’éventuel moteur de cogénération, alors logé en caisson insonorisé. La réglementation impose des normes de limitation des nuisances sonores, dont le respect garantit la tranquillité des riverains (étude acoustique, circulation des camions en journée, interdiction d’avoir recours aux appareils de communication par voie acoustique (sirènes, hautparleurs, avertisseurs), isolation des bâtiments comprenant le moteur de cogénération…).
Et si demain il n’y a plus de déchets ?
Pour ce qui concerne la méthanisation en milieu rural, son approvisionnement est en très grande majorité assuré par des effluents d’élevage et des sous-produits de l’agriculture (résidus et CIVE : culture intermédiaire à vocation énergétique), avec parfois des déchets de l’industrie agroalimentaire. La réduction des volumes de déchets des ménages aura peu d’impact sur ce type méthanisation.
Les effluents d’élevages et les cultures intermédiaires représenteront 90% des matières organiques traitées
par l’unité de méthanisation.
Quel recul avons-nous sur les projets de méthanisation ?
La méthanisation est un procédé qui est loin d’être récent. Le plus vieux méthaniseur français est situé à Montardon dans les Pyrénées Atlantiques et il fonctionne depuis 35 ans (avec des travaux de modernisation). Nos voisins européens (Allemagne, Italie, Danemark…) ont développé de manière beaucoup plus massive que nous la méthanisation et ont chacun plusieurs milliers de méthaniseurs en fonctionnement. En France, c’est déjà plusieurs centaines de méthaniseurs qui fonctionnent.
Les retours d’expériences montrent aujourd’hui une solidification ainsi qu’une professionnalisation de la filière, de la même façon que cela s’est produit pour d’autres filières énergétiques. Les unités de méthanisation faisant figure de contre-exemple sont de plus en plus rare et ont des modes de fonctionnement (approvisionnements, traitements, gestion du digestat) très différents des projets territoriaux .
En quoi la méthanisation peut contribuer à la création d’une dynamique sur mon territoire ?
Dans un contexte complexe économiquement, la méthanisation permet de dynamiser et relocaliser l’économie par le soutien à l’agriculture locale, de valoriser les ressources du territoire (déchets organiques) et de faire baisser la dépendance énergétique en augmentant la capacité de production d’énergie renouvelable dans le territoire.
En effet, le développement d’unités de méthanisation permet de pérenniser les structures agricoles en diversifiant les revenus des exploitations et en réduisant les coûts des intrants (engrais), tout en contribuant à l’émergence de nouvelles pratiques agricoles plus soutenables et à la réduction des odeurs lors des périodes d’épandages d’effluents agricoles.
Elle influe donc sur le maintien d’emplois notamment agricoles et sur la création de quelques emplois supplémentaires, directs (maintenance) ou indirects (fabrication des unités).
Ce peut être également une opportunité de développer des services autonomes en carburant (Bio-GNV) pour le transport.
La participation d’un grand nombre d’acteurs du territoire au projet (agriculteurs, entreprises, collectivité et structures territoriales, habitants riverains…), la multiplication des sources de déchets (déchets verts de la commune, déchets organiques des agriculteurs…), la possibilité de différentes valorisations d’énergie produite par le projet (injection, Gaz Naturel pour Véhicules), mais aussi la participation de la collectivité à la société de projet et l’appel au financement participatif aux citoyens confirment la dimension territoriale de ce projet et est gage de dynamique sociale et économique.
L’intérêt financier d’un projet de méthanisation pour une collectivité locale ?
La méthanisation peut maintenir et développer des emplois locaux. La méthanisation permet également de valoriser localement les déchets organiques de la collectivité (biodéchets, déchets verts, fauches de bords de route…) et de réduire les quantités enfouies (objectifs de la loi de la transition énergétique pour la croissance verte…).
La méthanisation propose une nouvelle voie de traitement des biodéchets, généralement moins onéreuse pour les collectivités.
Enfin, la collectivité peut s’impliquer financièrement dans l’installation de méthanisation grâce à la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte qui donne en effet la possibilité aux collectivités et à leurs groupements, de participer au capital de sociétés productrices d’énergies renouvelables.
C’est une innovation très intéressante qui complète les possibilités de partenariat public / privé (Sociétés d’Économie Mixte Locales, Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif).
Cette nouvelle possibilité permet de faire émerger et d’encourager les partenariats entre les acteurs publics et les acteurs privés dans le domaine des énergies renouvelables.
Le partenariat public-privé sous cette forme est encore récent en France et demande un apprentissage des contraintes de chacun, mais il constitue une véritable opportunité financière et entre dans une logique de « gagnant-gagnant ».
La collectivité peut apporter son gisement de déchets, la légitimité, le réseau, les contacts et la connaissance fine du territoire.
Les agriculteurs apportent le gisement de déchets complémentaires, les connaissances techniques, les moyens humains et financiers pour développer un tel projet.
Engie Bioz apporte ses connaissances techniques, les moyens humains et financiers dans les différentes phases du projet de sa conception à son exploitation.